La Banque mondiale vient de classer la Guinée Conakry comme un « pays à revenu intermédiaire ». Une nouvelle qui a été accueillie avec enthousiasme par le gouvernement guinéen, révélatrice de la bonne dynamique économique de ce pays d’Afrique de l’ouest.
Une économie en croissance
C’est officiel, la Banque mondiale a annoncé que la Guinée était désormais classée parmi les « pays à revenu intermédiaire », rejoignant 18 autres nations comme la Côte d’Ivoire, le Maroc ou l’Egypte. Cette classification est basée sur le Revenu National Brut (RNB) par habitant, et la Guinée a justement réussi à augmenter son RNB par habitant, passant de 1010 USD en 2021 à 1180 USD en 2022. Une décision de la Banque Mondiale largement relayée par le gouvernement de Conakry, qui s’est empressé de médiatiser cette bonne nouvelle sur le front de l’économie. Le Ministre de l’Economie et des Finances guinéen, Moussa Cissé, a d’ailleurs exprimé sa satisfaction face à cette nouvelle, affirmant que c’était « le résultat des efforts soutenus et des réformes d’envergure engagées par le gouvernement guinéen ».
Le dynamisme du secteur aurifère : exemple de l’UNOG
Un facteur clé de la réussite économique de la Guinée est d’ailleurs le dynamisme de son secteur aurifère : l’or est l’une des principales ressources économiques du pays, avec des réserves estimées à 700 tonnes et une exploitation minière qui représente environ 35 % du PIB. Or, face aux incertitudes géopolitiques et aux tensions économiques provoquées par les politiques monétaires européennes et américaines, la valeur refuge qu’est l’or voit sa valeur gonfler depuis plusieurs mois. Aux USA, la demande a atteint le plus haut niveau trimestriel depuis 2010 et dans le monde, les investissements en lingots ont augmenté de 5 % par rapport à 2023. Une aubaine pour la Guinée, cinquième producteur d’or africain. Le secteur aurifère guinéen est principalement exploité par une multitude d’acteurs, avec environ 300 entreprises, majoritairement guinéennes. Ces petites et moyennes entreprises minières contribuent à l’économie locale, encadrées par l’Union Nationale des Orpailleurs de Guinée (UNOG), dirigée par Tidiane Koita, un orpailleur local. En effet, l’UNOG a joué un rôle important ces dernières années, en fournissant un cadre juridique clair pour les acteurs miniers, en établissant des cadastres et en développant l’ensemble des activités d’orpaillage sur place. Tidiane Koita, également propriétaire de mines, est d’ailleurs connu pour les nombreuses actions caritatives organisées par sa fondation « pour l’aide et le développement », la FOTIKAD : une démarche révélatrice de la dynamique du secteur, dont la richesse « ruissèle » dans toute la société.
Des défis à relever
Cependant, malgré ces résultats positifs dans le secteur aurifère et dans les autres secteurs de l’Économie, la Guinée Conakry doit encore faire face à plusieurs défis. En effet, pour la Banque mondiale, le pays doit « améliorer sa gouvernance pour tirer pleinement parti de ses ressources naturelles et de ses industries de transformation ». De plus, l’institution internationale invite le pays à mieux gérer les externalités négatives sur la biodiversité et l’environnement provoquées par les installations hydroélectriques et l’exploitation minière, en particulier de bauxite. Enfin, la Guinée demeure toujours confrontée au chômage des jeunes et aux inégalités entre les sexes. Pour relever ces défis, la Banque Mondiale invite le gouvernement guinéen à augmenter les investissements publics, à réformer en profondeur son secteur de l’électricité et à augmenter les mesures de protection sociale. Alors bien sûr, la Guinée Conakry est sur une trajectoire économique positive, comme en témoigne sa récente classification en tant que pays à revenu intermédiaire par la Banque mondiale. Toutefois, pour maintenir cette dynamique et assurer une croissance économique durable, le pays ne doit pas ralentir le rythme de ses réformes.
