Après une période de hausse soutenue, le marché immobilier français semble connaître un tournant en 2023. Les prix commencent à baisser dans les grandes villes françaises, notamment à cause de prêts moins accessibles et de taux d’intérêt en hausse.
Une tendance à la baisse des prix régionalement marquée
Si les prix de vente au mètre carré dans l’ancien ont augmenté de 4,5 % par rapport au premier trimestre 2022, la tendance semble s’inverser de manière durable d’après le baromètre de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). En effet, les taux d’intérêt ont grimpé en flèche, atteignant la barre des 3 %, alors qu’ils étaient autour de 1 % il y a un an. Cette situation rend l’accès à la propriété plus difficile pour les primo-accédants, qui ne représentent désormais que 27 % des acquéreurs selon les agences de Laforêt, contre plus de la moitié auparavant. Dans les faits, la majorité du marché est maintenant constituée de « secundo-accédants », qui n’hésitent pas à négocier davantage : selon Orpi et Laforêt, depuis le début d’année, les biens partent respectivement en moyenne entre 3,5 % et 5,25 % de moins que le prix affiché au départ. De son côté, Charles Marinakis, président de Century 21, a affirmé sur BFMTV que les prix de l’immobilier baissent en moyenne de 6 à 7 % sur le plan national, mais « il faudrait que ça diminue de 10 à 12 % pour ajuster la désolvabilisation du financement des ménages » (source : BFMTV). Les acheteurs et les vendeurs anticipent donc une tendance baissière, avec des prix qui pourraient encore reculer de 5 % à 10 % en 2023. Certains professionnels du secteur comme le site Axineuf.fr observent toutefois une régionalisation des prix, certaines zones étant moins concernées par la baisse, notamment celles qui étaient relativement onéreuses avant les années 2015-2020, comme l’Occitanie. Les investisseurs continuent par exemple d’investir grâce aux nombreux dispositifs accessibles à Toulouse.
Les conséquences des taux d’intérêt en hausse : quelles solutions ?
En parallèle de cette baisse des prix de l’immobilier, les taux de crédit ont grimpé, affectant de plein fouet les primo-accédants qui ont du mal à obtenir des prêts. Le marché immobilier en France traverse donc un tournant en 2023, avec des prix de plus en plus enclins à baisser et des transactions moins fréquentes. Les acheteurs et les vendeurs sont logiquement inquiets des conséquences économiques, ce qui a mené à une augmentation des taux d’emprunt et à une diminution des prêts accordés par les banques. Face à ces perspectives, les acteurs du marché immobilier devront s’adapter et trouver des solutions pour répondre aux besoins des ménages et soutenir la construction de logements. Parmi les solutions envisageables, on peut citer la mise en place de dispositifs d’aide à l’accession à la propriété pour les primo-accédants (« location-accession », « accession maîtrisée »…), la facilitation de la construction de logements neufs grâce à une simplification des normes et des procédures ou encore l’incitation à la rénovation énergétique des logements anciens pour les rendre plus attractifs sur le marché (norme RE 2020). Il est également important de souligner le rôle des collectivités locales dans la dynamique du marché immobilier. Les politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire peuvent en effet contribuer à la régulation des prix et à la création de logements adaptés aux besoins des habitants. Les collectivités pourraient ainsi favoriser la mixité sociale et fonctionnelle dans les quartiers, en veillant à la diversité des types de logements et des équipements publics. Enfin, la transition écologique et énergétique constitue un enjeu majeur pour le secteur immobilier. Les acteurs du marché devront intégrer ces préoccupations dans leurs projets de construction et de rénovation, en privilégiant des matériaux et des techniques respectueux de l’environnement et en favorisant l’efficacité énergétique des bâtiments.