Le potentiel inexploité des médias sociaux pour les banques d’investissement

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Au début de l’année 2021, une armée d’investisseurs amateurs a provoqué une onde de choc à Wall Street. Se coordonnant sur le site de médias sociaux Reddit, ils ont fait grimper le cours de l’action du détaillant de jeux vidéo GameStop, laissant plusieurs institutions financières subir des pertes. Cette séquence d’événements a été considérée comme un moment marquant pour les marchés financiers.

 

Puissance croissante de l’impact des médias sociaux sur un secteur qui semblait jusqu’alors relativement immunisé contre ses effets

 

Une source de données en expansion qui ne peut être ignorée

 

La réalité aujourd’hui est que la marée montante de l’activité des médias sociaux ne peut plus être ignorée par aucune entreprise. Des statistiques en témoignent : 

En 2020, plus de 3,6 milliards de personnes utilisaient les médias sociaux, un nombre qui devrait passer à près de 4,41 milliards en 2025. Avec près de 1,3 million de nouveaux utilisateurs qui rejoignent les médias sociaux chaque jour, la masse de données générées par les plateformes sociales continue de croître de manière exponentielle.

 

Les données sur les médias sociaux peuvent fournir des informations précieuses pour les banques d’investissement

 

Il n’est pas difficile de voir ce qui est à l’origine de cette croissance. Ces dernières années, les consommateurs du monde entier se sont tournés de plus en plus vers les médias sociaux pour exprimer leurs opinions, leurs préférences et leurs préoccupations à l’égard des entreprises et des produits. De plus en plus, ces opinions incluent des points de vue sur les investissements, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Le résultat ? Les plateformes de médias sociaux se sont transformées de leur rôle initial de réseaux de communication entre personnes en un véhicule de rétroaction libre et très public sur le sentiment concernant presque tout, des célébrités aux actions. En utilisant l’analyse des big data, les banques d’investissement et les entreprises peuvent recueillir des informations à partir de l’activité et des messages des médias sociaux qui pourraient leur permettre de comprendre les intérêts, les comportements et les habitudes des utilisateurs en temps quasi réel.

 

Faire face au défi des données

 

À ce jour, c’est une opportunité que de nombreuses entreprises n’ont pas encore saisie. Alors, qu’est-ce qui les retient ? Il est intéressant de noter que nos conversations quotidiennes avec les banques d’investissement montrent souvent un fossé entre les dirigeants et ceux qui se trouvent plus bas dans l’organisation : De nombreux dirigeants ont tendance à ne pas utiliser les médias sociaux eux-mêmes et peuvent donc être sceptiques quant à la valeur qu’ils peuvent apporter. En revanche, leurs collègues plus juniors, généralement plus jeunes, connaissent mieux les médias sociaux et sont donc probablement plus enthousiastes quant à leur potentiel commercial.

Au-delà de ce clivage culturel, il existe cependant certains obstacles pratiques et techniques qui peuvent dissuader les institutions financières d’intégrer les médias sociaux dans leur processus décisionnel. L’un d’eux est le fait que, contrairement à la plupart des données utilisées dans les processus de gestion des risques et d’investissement des entreprises, les données des médias sociaux sont non structurées et “désordonnées”. Cela signifie qu’elles sont difficiles à intégrer dans les systèmes et les plateformes existants, et que de nouvelles approches sont nécessaires pour les agréger, les traiter et les analyser.

Les médias sociaux présentent également des inconvénients.

Les autres inconvénients sont le volume et la diversité importants et sans cesse croissants des données des médias sociaux. Associé à l’évolution rapide des plateformes sociales, cela peut rendre difficile de savoir où se concentrer ou comment séparer les “signaux” précieux du “bruit” plus insignifiant. Les préoccupations relatives à la confidentialité des données constituent un obstacle supplémentaire, compte tenu des inquiétudes des entreprises qui craignent de surexposer inutilement leurs systèmes à un accès externe.

 

Les avantages offerts

Cependant, tous ces obstacles à l’exploitation des médias sociaux pourraient être surmontés. Nous pensons que les avantages potentiels pourraient s’ajouter à un puissant argumentaire commercial pour le faire. Il y a trois principaux avantages potentiels, dont les deux premiers ont été illustrés par les événements autour de GameStop.

Le premier est l’amélioration de la gestion des risques : les entreprises qui peuvent exploiter les données des médias sociaux pourraient être mieux équipées pour identifier et atténuer les risques émergents, marché, portefeuille, contrepartie, réputation et autres, avant même que ces risques ne se manifestent.

Le deuxième avantage est un nouvel aperçu des opportunités d’investissement pour générer des revenus plus élevés. L’accès aux données des médias sociaux pourrait permettre aux entreprises d’explorer des sources de données et des flux alternatifs lors de l’évaluation des acteurs du marché, et de découvrir de nouvelles opportunités d’investissement potentielles avant des concurrents moins alertes.

Le troisième avantage, conduisant là encore à des revenus potentiellement plus élevés, est la possibilité d’explorer et de développer de nouvelles offres de produits. En exploitant et en comprenant les conversations des clients en temps quasi réel, les entreprises peuvent identifier et évaluer la demande pour de nouveaux produits qu’elles pourraient proposer, ou même des partenariats de marque qui pourraient améliorer leur accès à des segments spécifiques ou au marché dans son ensemble.

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