La budgétisation incrémentale est un type de méthode de budgétisation qui utilise soit le budget de l’année précédente, soit les résultats réels pour préparer le nouveau budget. Selon cette méthode, une entreprise apporte des changements marginaux au budget de l’année précédente ou aux résultats réels pour arriver à un budget pour la période actuelle.
Bien qu’il s’agisse d’une approche simple, la plupart des professionnels ne la recommandent pas. Ce type de budgétisation convient aux entreprises qui ont des besoins de financement fixes ou qui évoluent peu.
La théorie de l’incrémentalisme budgétaire (par Aaron Wildavsky dans les années 1960) est la base de la budgétisation incrémentale. Cette théorie suppose que les chefs de service sont responsables du processus budgétaire et que le budget est révisé chaque année avec un incrément. Cette théorie est restée populaire jusqu’en 1984.
Pourquoi opter pour la budgétisation incrémentale ?
La direction opte pour cette budgétisation si elle ne veut pas passer trop de temps à préparer les budgets. De même, les entreprises optent pour cette approche, si elles ne ressentent pas le besoin de procéder à une réévaluation approfondie des opérations.
On peut dire que le manque de concurrence dans le segment est une raison majeure qui inspire les entreprises à opter pour cette approche. Comme il n’y a pas de concurrence, une entreprise ne ressent pas l’envie de faire quelque chose de supplémentaire. Ainsi, elle continue avec un budget similaire.
Avantages
Facile à mettre en œuvre
Être facile à mettre en œuvre est une raison majeure pour laquelle les entreprises optent pour cette approche. De plus, elle ne nécessite pas beaucoup d’analyses détaillées comme d’autres techniques budgétaires.
Stabilité du financement
La budgétisation incrémentale favorise les programmes ou les projets qui nécessitent un financement pour plusieurs années. Cette approche permet de s’assurer que le financement continue d’affluer vers le programme.
Stabilité opérationnelle
Cette approche permet de s’assurer que les départements fonctionnent sur une base cohérente. De plus, elle entraîne moins de conflits si tous les départements sont traités de manière similaire.
Facile de voir l’impact du changement
Les budgets sont le plus souvent les mêmes années après année dans le cadre de cette approche. Mais, si la direction y apporte un changement quelconque, on peut facilement l’identifier en le comparant aux budgets antérieurs.
Inconvénients
Donne lieu à des dépenses supplémentaires
C’est le plus gros inconvénient de cette approche. Il est connu que chaque département essaie d’obtenir le plus de fonds possible pour financer ses opérations. Ainsi, si la budgétisation incrémentale est utilisée, le département essaiera de dépenser autant d’argent que possible pour s’assurer d’obtenir un montant similaire pour le prochain budget.
Ne pas considérer les changements
Cette approche suppose que tout reste identique à l’année dernière avec un minimum de changements. Elle ne tient donc pas compte des changements de circonstances
Marge budgétaire
Les gestionnaires qui utilisent cette approche tiennent compte d’une faible croissance des revenus, mais d’une augmentation des dépenses. Ils font cela pour s’assurer qu’ils obtiennent toujours des écarts favorables.
Pas de révision du budget
Lorsqu’un budget similaire est reporté l’année suivante, ceux qui révisent le budget sont peu incités à effectuer une vérification complète. Cela conduit à des inefficacités laminées dans le nouveau budget aussi.
Différent du réel
Lorsqu’une entreprise utilise le budget de l’année précédente pour le nouveau budget, la différence entre le budget et les résultats réels augmente. Par exemple, le budget de l’année 1 était de 1000 €, mais les dépenses réelles étaient de 1800 €. Sur la base de la budgétisation incrémentale, le budget de l’année 2 pourrait être de 1 100 €, mais les dépenses réelles ont été de 2 000 €. De cette façon, si le budget et les dépenses réelles ne correspondent pas, la différence peut se creuser.
Gaspillage de ressources
Si le budget précédent alloue une certaine somme à une unité commerciale spécifique. Ensuite, le nouveau budget allouera également des fonds à la même unité, même si celle-ci n’en a pas besoin ou a besoin d’une somme moindre.