Cette année encore, la Suisse s’affiche à la deuxième place de l’indice mondial des retraites, et ce, malgré un score global en baisse. Cet indice calculé par Natixis Investment Managers et Core Date montre toutefois une forte augmentation de la dette publique et de l’inflation, conséquences directes de la crise sanitaire.
Le système de retraite suisse, selon trois piliers
En tant que frontalier, vous dépendez du régime de retraite suisse. Le système de prévoyance y couvre la retraite, mais aussi les aspects de l’invalidité et du décès. Deux types de systèmes de retraite cohabitent, à savoir :
- le système par répartition ;
- l’AVS ;
- les systèmes de capitalisation.
Il en résulte des piliers, au nombre de trois : l’AVS, la prévoyance professionnelle et la prévoyance troisième pilier. Si les deux premières sont obligatoires, la troisième reste facultative.
L’Assurance Vieillesse, Survivants
Ce premier pilier est obligatoire pour toutes les personnes résidant ou travaillant en Suisse, à partir du 1er janvier suivant les 17 ans, et ce, jusqu’à l’âge de la retraite. Son objectif est de compenser en partie la perte de revenus relative à une cessation d’activité. Les cotisations sont payées pour moitié par l’employé, directement sur le salaire, et pour moitié par l’employeur. L’AVS donne droit à une rente vieillesse sous certaines conditions, mais également :
- à une rente invalidité ;
- à une rente survivant en cas de décès du conjoint.
À noter qu’une rente vieillesse dépend du montant total du revenu ainsi que du nombre d’années de cotisations. Complète, elle oscille entre 1 185 et 2 370 francs suisses mensuels, ceci dépendant des revenus. Par exemple, elle ne peut être supérieure à 150 % de la rente maximale pour un couple marié. La rente AVS n’est pas versée automatiquement. Il convient donc de faire une demande écrite auprès de la caisse de compensation où les dernières cotisations ont été versées afin de l’obtenir. Elle doit être adressée au moins trois mois avant l’obtention de l’âge légal de la retraite.
La prévoyance professionnelle
La prévoyance professionnelle ou deuxième pilier, permet de compléter la couverture de l’AVS. Elle est allouée sous forme de rente. Il s’agit d’un taux de cotisation qui s’applique au salaire de base permettant de calculer le montant à verser tous les mois. Le taux est fixé par la caisse de pension et il peut être plus ou moins élevé en fonction de l’entreprise, sachant que les taux minimums de cotisation sont les suivants :
- 7 % entre 25 et 34 ans ;
- 10 % entre 35 et 44 ans ;
- 15 % entre 45 et 54 ans ;
- 18 % entre 55 et 64 ans.
La prévoyance facultative
Ce troisième pilier a pour principal objectif d’améliorer le niveau de vie des retraités. Chaque frontalier a la possibilité d’y souscrire et il leur permet notamment de bénéficier d’une réduction des impôts. Il ressemble au Plan d’Épargne Retraite Populaire en France, la seule différence étant la réduction fiscale plus importante en Suisse. Divisé en deux, le troisième pilier « A » est à destination des salariés et des indépendants, alors que le « B » peut profiter à tous. Cette prévoyance facultative peut être retirée en une seule fois, au plus tôt cinq ans avant l’obtention de l’âge légal de la retraite.
Frontaliers, pensez à votre retraite française
Si vous êtes frontalier et que vous avez par le passé exercé en France, vous avez cotisé dans les deux pays. N’oubliez donc pas de prendre en compte votre retraite française. En effet, si vous avez cotisé au minimum un trimestre au régime général des salariés, il est possible d’obtenir une retraite. Son montant dépendra du salaire de base, de la durée d’assurance au régime général et du taux. Par ailleurs, et ce, depuis l’entrée en vigueur des accords bilatéraux, il est possible de s’adresser à la CARSAT de votre lieu de résidence pour vos demandes de pension retraite, suisse comme française.